samedi 12 décembre 2009

PEXONNE NOVEMBRE 1944




Comme indiquer précédemment c'est le 16 octobre avec des attelages de fortune, des vaches des fermes Sevrin Henri, Verrelle Jean , Lorentz Georges que les habitants prirent à pieds la direction de Raon l'étape, de traverser Baccarat où, face à la maison du docteur Grandidier, (N° 2) une salve soudaine nous avaient contraint à nous aplatir au sol, de poursuivre vers Bertrichamps sans apercevoir âme qui vive, A Raon L’étape la place du marché aux petits cochons nous avait été indiquée comme lieu de rassemblement , Nous nous retrouvâmes sans instruction, ce qui fut bien moindre à ce que vivait au même moment les évacués de Merviller, Brouville et Reherrey dispersés sous de meurtrier tirs d'artillerie. De nombreux Raonnais surpris de notre présence nous offraient l’hospitalité qui à ma connaissance fut acceptée par les familles Thiry, Severin, Lécolier, Bien que nous n’ayons pas de but précis totalement livré à nous même nous avons poursuivi notre périple vers le rouge vêtue et Neufmaisons, En ce lieu la surprise était moindre car déjà de nombreux réfugier du secteur par la route forestière de Bertrichamps traversaient le village, des jeunes filles de Pexonne s'affairaient à notre accueil, et prirent totalement en charge ma grand-mère et sa charrette qui disait elle l'aidait à la marche, Pour nous un premier ennui, la roue de ma charrette fabriquée en vingt quatre heures vient de céder,d’où nécessite d'abandon et de répartition des charges, vêtements, ustensiles et surtout provision de nourriture, Poursuivant vers Pexonne nous sommes amener a découvrir la vorvogesenstellung longue et profonde tranchée antichars auquel travaillait des milliers d'Alsaciens réquisitionnés ,à la franchir sur un ouvrage en bois, Dans ce village régnait une instance interrogation a la vue de cette massive arrivée d'habitants de Baccarat, Azerailles, Gelacourt, Badménil et au delà, et bientôt d'autres lieux, Des responsables s’évertuaient à trouver un accueil a tous ces arrivants, notre cousin Guillaume Charles nous offrirent l’hospitalité, De Criviller trouvèrent aussi accueil en ce lieu les familles Verrelle Henri, Patry Raymond ,Heck Adrien , continuèrent leur périple vers Bréménil les famille Verrelle Jean ,François Marthe, Taroni Henri , Divoux Paul , Pexonne avec 109 personnes arrêtées et sa proximité avec Viombois continuait à vivre de douloureux événements, Pour notre part nous avions quitté un hameau harcelé mais occupé par une escouade, Nous découvrions un village encombré de troupe, d'un hôpital de campagne, de requis de la région de Colmar , et dont la population civile allait doublée, Très rapidement les hommes de 16 à 50 ans furent invités à ce joindre aux terrassiers, les filles célibataires à compter de 18 ans à confectionner de claies de camouflages, à la découpe de gazon, d'emplois à l’hôpital, Pour ma part à collaborer à l’approvisionnement en pomme de terre ,carottes, blé et autres de la soupe populaire dont les locaux se trouvaient vers Fenneviller ce qui me permis de faire connaissance plus profondément avec ce village, de me rendre par curiosité au cimetière où pour le moment l'on inhumait dans une grande fosse que des victimes Allemandes du dit hôpital, Les réquisitions d'animaux et de matériels se poursuivaient, le grondement intermittent du canon restait perceptible, Dans l’éventualité d'une aggravation mais deux oncles réquisitionnés vinrent livrés un plein chariot de sacs de farine. en provenance de Blâmont. Journellement le village était traversé par un tracteur gazobois qui par Neufmaisons effectuait un aller et retour Baccarat – Cirey, Il transférait sur une remorque aux cotés de son approvisionnement de sacs de bois carburant du matériel de l'hôpital, Il était possible sans encombre de se rendre à Criviller, mon père le fit, cependant il revint avec un garde boue déchiqueté par un éclat, Les taches ne manquaient pas, arrachage des pomme de terre et des betteraves, c'était joint à nous comme il en avait l'habitude un jeune garçon de Pexonne Joseph Nagy, Le 31 Octobre ce terminait ces travaux de récolte et par ce fait un dernier transport avec un chariot attelé de deux vaches, Joseph tirait sur la têtières de la vache de gauche, et moi sur la têtière de la vache de droite, il en résultait que les vaches tiraient le chariot, derrière nous au rythme de leur âge, Charles, Léon, et Adolphe suivaient, le lieu de récolte ce trouvait à gauche du chemin de la Combelle, et à proximité du clocher de Fenneviller, nous en approchions quand des tirs de fumigènes s’abattirent à la fois sur le rouge vêtue et sur Fenneviller et ce, à l'instant précis ou les cloches de celui-ci égrenaient huit heures, c'étaient les premiers tirs si proche du village et le début d'un terrible matraquage, d’arrêter notre progression et durant un quart d'heure d'écouter le commentaire des anciens, l'horizon de la côte d'Hablainville à proche de Reherrey, se couvrait d'explosions, A gauche de ce village de ce qui ressemblait à un bois de pin s'élevait d'importantes flammes, Charles avec compétence localisait les lieux, Puis de débuter enfin notre tâche, La canonnade se poursuivant sans relâche, Le chariot garni de rentrer au village où l'agitation était grande, Le passage d'ambulances, le départ des requis Alsaciens, et l'espoir d'une proche délivrance, Le 2 Novembre en compagnie du seul Joseph qui connaissait le lieu nous nous rendîmes avec une charrette à bras aux lieu dit «Les chènevières» pour y récupérer des légumes, ou nous fumes surpris par l'arrivée soudaine en rase motte de deux avions chasseurs portant très distinctement la croix noire allemande ce fut les derniers qui nous fut possible d'apercevoir,sans rapport avec ce passage débuta des tirs d'artillerie , les obus passaient au dessus de nous et allaient s’écraser en limite du village hâtant notre ardeur, Joseph à mon égale se couchait bien mais se redressait pour observer les explosions et moi presque de le supplier «Couche toi Joseph» nous rentrâmes sans encombre pour manger, a la fin du repas Joseph se munis d'une bouteille pour quérir de l'eau à la fontaine face à la maison, il revint assez rapidement en portant à hauteur des yeux le seul goulot de la bouteille, sourd à toutes nos questions il passa l’après midi sans un mot, debout dans la cuisine, le calme revenu nous pûmes constater qu' un obus avait éclater dans l'auge de la fontaine, Charles de lui indiquer »Tu ne viendra plus Joseph » Par la suite j'ai appris qu’après la libération Joseph avait été victime d'une mine a quelques jours de sa quatorzième année Ses quatre frères étaient soit déportés, soit prisonniers,Son nom Joseph Nagy reste gravé dans la liste des victimes civile de Pexonne  . Vacqueville tout proche était libéré, en face les Allemands à l'échelon supérieur continuait à prescrire le renforcement des ouvrages de défense, Sur le terrain on n'y croyait heureusement plus, les hommes requis pour aller à 21 heures creuser des tranchées face à ce village s'en revenaient faute d'instruction très souvent à 23 heures, La 100 éme division d’infanterie américaine toute fraîchement engagée occupait la forêt du Reclos ou elle avait abattu en nombres des arbres, construit des abris et établie des lignes téléphoniques à croire quelle envisageait de finir la guerre en ce lieu, Son artillerie pointée entre autre sur Pexonne manifestait une meurtrière activité, Parallèlement les allemands avaient installé principalement vers le cimetière de nombreuses pièces d'artillerie qu'ils seront, la route de repli leurs étant coupé dans l'obligation d'abandonner, C'est le 9 Novembre que fut ordonné aux hommes présent au village de ce rassembler dans l'église, rassemblement qui abouti pour la majorité à une déportation, c'est le même jour que les derniers bestiaux de Neufmaisons furent sous escorte vandalisés, probablement à dessein conduit par les plus âgés de ce village, de passage à Pexonne l'escorte s'apercevait que cela ne pouvait convenir et qu'il y avait lieu de rajeunir les accompagnateurs, ce qui permis à mon père probablement pour la première et la dernière fois de son existence de ce trouver avec un licol dans les mains, et de prendre la direction de la glacerie de Cirey, tache accomplie et de s'en revenir, Les responsables lui trouvèrent une nouvelle occupation, A l'époque, l'une des dernières maisons en direction de Neufmaisons était occupé par un artisan menuisier qui se trouvait être absent et disposait d'un approvisionnement en plots, avec l'aide de quelques anciens ils réalisèrent avec ce bois brut à coup de serpe disait il des caisses dites cercueils, je ne puis en préciser le nombre J'ai longuement hésité avant d'écrire ce qui suit, A l'époque a la sortie du village à gauche en direction de sainte Pôle se trouvait une petite ferme derrière celle-ci un hangar dans lequel les Allemands avait installé une  pièce d'artillerie, celle-ci tirait ,et faisait l'objet de contre batterie, la petite ferme était la demeure d'un couple âgé dont l'homme vint voir Charles et de lui expliquer en utilisant le dialecte lorrain que ma mère s’efforça de me traduire, que sa vache «soufflait» apparemment la vache était blessée et de lui demander de venir la soigner, Charles de lui indiquer que la solution était de l’abattre , ce qu'il refusait ostensiblement, Les responsables souhaitaient leur faire quitter ces lieux ce qu'ils rejetaient vigoureusement, et de nous décrire toujours en employant le dialecte ce qui depuis une dizaine de jours étaient leur quotidien, Le soir avec son épouse à la lueurs d'une bougie ils examinaient le plafond de leur chambre , et déplaçaient leur lit vers l'endroit le moins mouillé qu'en suite ils s'endormaient après avoir déployé des parapluies Dans un travail de mémoire faut il que de tels faits soient totalement oubliés? Cette avec abnégation que fut vécu ces journées douloureuses Ainsi Madame Pélissier Celestine vint avec emphase nous décrire que se trouvant dans la cour à l’arrière de sa maison un autogène était tombé sur son poulailler, qu'il avait provoqué un nuage de plumes, et qu'elle n'avait plus retrouvée trace de ses volailles il fallait naturellement comprendre obus fumigène Durant ces années de guerre l'essence était substitué sur les véhicules soit par une installation gazogène a basse de charbon de bois, soit par le gazobois a basse de bois dur découpé en cube de 6 à 7 centimètres, néanmoins en certifiant le fait est venu se camoufler dans la grange de Charles un véhicule Allemand fonctionnant a l’acétylène, Obtenu par la décomposition de carbure de calcium au contact de l'eau, Une bonne heure été nécessaire pour la mise en route, Un jour à la suite d'une des nombreuses salves, ( impact sur la toiture, sur la boucherie voisine, en face sur les escaliers de l'école) un obus non éclaté mais qui néanmoins par sa seule inertie avait franchi plusieurs murs se trouvait sur le siège, le conducteur s'en saisi et sans fut le projeter contre un peuplier, Durant toute cette période l'abbé Bévillon en soutane et en bicyclette assurait une visite de ses paroissiens dissémines, Je crois pouvoir dire qu'en réalité il avait une activité plus patriotique, Les impacts d'obus furent particulièrement nombreuses vers le magasin La Sanal, Les Allemands avaient installés un poste de secours où ils transportaient leurs blessés dans une cave à droite à une cinquantaine de mètres vers Neufmaisons, Puis vint un espoir, il fut connu que des combats se déroulaient dans Badonviller, Dans un calme soudain, se répandit la nouvelle, Ils arrivent, à mes côté deux femmes probablement Bachâmoise commentaient  l'arrivée de Gerber qu'ils semblaient bien connaître puise qu'ils citaient le nom de son épouse puis deux fantassins qui pénétrèrent chez Gegout.(A droite en montant sensiblement face à l’église)  A la suite un premier chars sur lequel avait pris place deux Allemands probablement déserteurs, sur le second avait pris place apparemment très satisfaite Madame De Vitry, Et de découvrir plus précisément ces deux fantassins, l'un atteint d'un léger strabisme était d'origine Normande, de nous indiquer « Le but de l'offensive et de prendre Strasbourg pour le 25» et Charles d'un coup de coude de mettre immédiatement en doute cette information, puis une automitrailleuse Américaine vint s’immobilise face à l'école le conducteur ouvrir la tourelle et alluma une cigarette tout à fait indifférent à notre présence, après une heure de stationnement les deux éléments s'en retournèrent vers leur lieu de provenance,C'est le 21 Novembre que deux jeunes gens originaire de Rambervillers avec une ambulance allemand récupérée évacuèrent de Pexonne certains  blessés et malades dont je fus. Un jeune étudiant du nom de Jacquet leur procurait quelques soins, J'ai par la suite appris qu'il exerçait comme Docteur chirurgien dentiste, Dans les archives (déjà) du 9 éme bataillon du Génie frère jumeau du treizième j'ai pu apprendre un fait concernant Pexonne ainsi les victimes du franchissement du Rhin à Gemersheim le 1 er avril 1945 (jour de Pâques ) avaient été provisoirement inhumés à Mechtersheim, exhumées en 1947 , après le défilé devant leur dépouille de l'ensemble du Bataillon transférer vers des sépultures définitifs et qu'ainsi le sergent chef CADIX René avait été dirigé sur Pexonne, Nous avons eu à connaître un détail de la libération de Bréménil, Le 17 novembre 1944 après avoir traversé Badonviller les blindés français se sont dirigés vers ce village en face d'eux de courageux ennemies s'opposaient a leur progression se repliant en traînant un anti chars avec lequel ils immobilisèrent plusieurs chars dont le MORT HOMME, aujourd'hui char monument souvenir, les éléments Français atteignirent les carrières de Bréménil ou se trouvait une dizaine d'habitants de Criviller dont mes deux oncles Noël et Henri, et ma tante Béatrice, Dans une atmosphère de combat ces derniers risquèrent très rapidement quelques mots avec les arrivants, A  l'approche de la nuit ces éléments ce replièrent en indiquant «Nous reviendrons demain» et en abandonnant sur le terrain deux tués, après leur retrait ceux ci furent ramassés,transportés, et déposer, sur de la paille dans la grange de la première maison des Carrières de Bréménil, Après les tragiques événements du 27 Août 1944, Pexonne allait totalisé 109 Personnes arrêtées - 3 Fusillés 78 Déportés - 61 disparus dans les camps de la mort lente DACHAU - MONTHAUSEN - MELK - EBENSEE auxquels il y a lieu d'ajouter les victimes de la libération probablement une dizaine ,donc certaines furent inhumées provisoirement dans des jardins 

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