mercredi 20 décembre 2000

SOLDATS DE CRIVILLER

Journal d’un soldat du 403° Régiment de défense contre les avions du 4 juin 1940 au 11 novembre 1940, originaire de Criviller.
Départ de Nancy,  le 14 juin à 18 heures. A 19 heures, nous passons au pied de la côte de Sion à 20 heures, puis dans un embouteillage. Avec notre camion, nous prenons  une route détournée, cela nous sauve. Le 2° camion des copains se trouve pris par les Allemands. Il était moins une. 21heures 30, nous  passons  à Mirecourt, qui vient d’être bombardé ; à 22 heures, Mattaincourt. Nous roulons  toute la nuit dans les embouteillages.Le 15 juin, à 4 heures du matin, nous passons à Darney, Bourbonne les Bains. A 11 heures, les avions allemands nous bombardent. Nous arrivons à Beaune à 19 heures. Là, j’ai écrit une carte, qui n’est sûrement pas arrivée. Nous couchons dans les prés.Le 16, départ à 3h du matin, départ : Molet, Autun, Lapalisse. Dans cette région, nous sommes très bien accueillis. Les gens nous apportent toutes sortes de boissons. Le soir, nous traversons Vichy, où on nous apporte des fruits. Nous couchons dans une ferme à 10 km, où nous sommes bien reçus : vins et café à volonté.Le 17 juin, départ pour Clermont-Ferrand et Rochefort Montagne, sous une pluie battante.Le 18 au soir, nous passons à Issoire à minuit. A une heure, notre camion reste en panne, nous trouvons une petite maison pour passer le reste de la nuit.Le 19, nous nous rendons au premier village venu, à Lemptes, pour chercher de quoi manger et réquisitionner un autre camion afin de continuer notre route. Nous passons à Brioude. A 20 heures, nous arrivons à Arland. A minuit, par un terrible orage, à 800 mètres d’altitude, nous continuons jusque Dorange.Le 20, à 2 heures du matin, arrêt à Dorange, où nous sommes bien reçus. Nous nous couchons dans le foin.Le 21, à 3 heures du matin, nous partons. Nous passons par Puy Séderac, puis nous roulons toute la nuit, et nous arrêtons le 22, à Milleau, village pittoresque pour manger.
Nous partons dans l’après-midi pour Saint-Affrique et Vabres. Le 24, nous passons à Albi et Saint Antonin. C’est un beau pays. Nous arrivons à Castelsagrat à 19 h. Nous apprenons que l’armistice vient d’être signé. Unegrande joie règne parmi nous : dans huit jours, nous serons chez nous !
J’envoie une dépêche à la famille.. Nous restons ainsi à Castel 6 semaines. Je
passe au ravitaillement. Nous allons à Agen tous les matins ou à Villeneuve sur Lot.
Je reçois la première carte de la famille le 25 du 7.Le 9 août, nous repartons pour Valence d’Agen, où j’achète une carte pour la fête de ma femme.Nous prenons le train pour Montauban. Nous y passons la nuit, pour faire 50 kilomètres, sous un terrible orage.Nous arrivons le 10 août à Réalville, où nous nous baignons dans l’Aveyron. Nous y restons jusqu’au 28. Nous sommes tous sans le rond et mal nourris. Je cherche du boulot dans une ferme pour  battre le blé. Je suis très bien nourri. Deux jours après, nous repartons, pas de chance !. Nous passons un jour à Montauban, et de là nous sommes envoyés à Montbartier, un patelin de 500 habitants. Je regarde la carte et je vois que nous sommes à 4 km de Finhan. Le 31 août, je vais voir Françoise Vouaux, 16 ans, petite cousine de ma femme,
recueillie par de bonnes gens après un bombardement à Tonnerre. Elle est bien contente de me voir. Maintenant, nous sommes travailleurs. Nous gagnons 18 f par jour, les jours qu’on travaille. Le 22 septembre, à la sortie de l’église, j’ai eu la surprise et la joie de recevoir une lettre de toi (texte adressé à son épouse), après bientôt deux mois. Je comprends que tu dois trouver aussi le temps long. Nous avons le cafard par moment, surtout que nous ne savons pas combien de temps nous resterons ici. Le 26 septembre, je reçois encore une lettre datée du 19/9. Je n’ai pas trouvé encore l’occasion de te faire parvenir une lettre. Je trouve le temps long. Nous ne sommes toujours pas démobilisés. On nous dit que notre région est en zone  interdite, qu’on ne peut pas rentrer. Les gardes forestiers de Baccarat, qui étaient ici, sont partis ,eux. Aujourd’hui, le 28 septembre, rien de nouveau. Le 31/9, je suis embauché pour les vendanges chez de bonnes gens. Le 2 octobre, j’ai reçu une lettre de la petite Françoise ; elle m’annonce son départ pour le 4. Je vais faire une lettre, pour la lui donner ; elle l’emmènera en zone libre; je pense que tu la recevras. Le 4 octobre, je pars avec mes camarades en perm de 48 h pour Lourdes. Le 5 octobre, visite de Lourdes, le matin. L’après-midi, ascension du Béant en téléphérique et le pic du fer en funiculaire. Le 6, visite de la basilique, le calvaire, le musée de Lourdes, après-midi, visite du lac ; le soir, illumination de la basilique et de la grotte. Le 7, retour à Montbartier, en passant par Toulouse. Je vous ai rapporté des petits souvenirs. Le 11 octobre, nous changeons encore de cantonnement pour Montauban. Nous logeons dans des baraques au camp d’aviation. Hélas, pour combien de temps encore ! Je t’envoie une carte. Le 13, nous visitons la ville. Je rencontre Maurice Colin Nous passons la journée ensemble.Le 15, je t’envoie une carte. Le 16, Colin part pour l’Iser, et de là, il va tâcher de rentrer. S’il réussit, je lui ai dit qu’il aille te donner de mes nouvelles, et il doit me faire parvenir un certificat d’hébergement pour me faire démobiliser aussi, car je commence a en avoir assez de notre séparation, surtout que les nouvelles sont rares.Le 18, toujours pas de nouvelles.
Je t’écris une carte. On nous parle de notre retour vers le 20 novembre. Pourvu que cela soit la vérité ! Le 28 octobre, nous recevons des complets civils, mais le 29, il faut les rendre. Je ne sais pas ce que cela veut dire. Nous en avons marre. Quel métier ! Quand doncpourrons-nous rentrer en zone interdite, chez nous. Aujourd’hui, 1ernovembre, nous quittons le camp d’aviation, pour la caserne Guibert. Nous apprenons que la démobilisation va commencer pour la zone interdite. Nous avons l’espoir de bientôt maintenant. Cet après-midi, nous allons nous promener un en ville pour passer un peu de temps. Le 2 novembre, je reçois une lettre de toi, où tu me dis qu’il y en a beaucoup qui sont déjà rentrés. Moi aussi, je voudrais être rentré. J’ai un drôle de cafard. Si seulement, j’avais les papiers dont tu me parles. Je me ferais démobiliser,dans une ferme, ici. Et de là avec les papiers de la brasserie, je rentrerais facilement. Mais, j’ai bien peur de ne pas les recevoir.Le 3 novembre, c’est un dimanche bien triste pour moi, car je suis de garde pour 24 heures.Le 4, repos pour compenser le dimanche de garde. Le 5/11, pas de nouvelles, les papiers ne viennent pas. Le 7, je n’ai encore pas de nouvelles et je me décide pour l’aventure. Je demande un certificat dans une ferme pour ma démobilisation. Je croise le mari de Reine Wallon. Je suis démobilisé ce soir, et je compte rentrer par Langon et Bordeaux. Le 9, départ, bouchon à Agen. Le 10, départ pour Bordeaux. J’ai couché à Paris, Gare del’Est. Le 11/11, départ de Paris pour Revigny. Arrivée à Revigny à 2 heures, je suis passé sans encombre. Départ pour Nancy à 2 ½ ; arrivée à Nancy à 17h45 ; arrivée à Baccarat à 20h45 et à Criviller à 21h10.
Document d’un artilleur du 30 éme régiment d'artlllerie 
 Détaché à la tète de pont de Châteauneuf /Loire
 
L'aspirant OCTES du 409 RADCA 730 Batterie a pris

provisoirement par ordre du Colonel Dauphin

commandant le 57 éme RIC le commandement de la 

         pièce de 95 défendant la tête de pont de

Châteauneuf/Loire, Brigadier Jourdain, Raviki, Marco,

Taroni, Rossero, Levée, sont resté sous mes ordres pour

exécuter le tir présent et se sont replié après le tir sur

mon ordre

 L'aspirant Octes 7 éme Division         Le 18 Juin 1940    

signer OCTES
  1. Après l'armistice D A 23 à Seissan Gers – Compagnie
  2.  
  3. 21 à Eauze Gers Menuiserie du 2 éme Dragon,
  4.  
  5. Caserne d'Espagne Auch Gers , a passer la ligne de
  6.  
  7. démarcation le 20/11/1940, S'est présenté à la
  8.  
  9. gendarmerie de Baccarat le 25/11/1940,

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